mardi 26 mars 2013

Francis Castola nie toute implication dans le trafic de stupéfiants.

« Comme si je racontais des romans ! »

« Je ne me laisserai pas faire ! », pétarade de nouveau Me Bernard Ripert qui prend d’assaut chaque matin de la JIRS saisie pour trois semaines de 24 présumés trafiquants internationaux de shit et de cocaïne convoyés par hélicoptère et «go fast». L’éruption passée, le tribunal s’est lancé dans l’examen du convoi routier formé entre Francis Castola, Krishna Leger et Eric Jourdan arrêtés le 26 septembre 2010 près de Perpignan avec 4,8 kilos de cocaïne.
    « Il est où le commanditaire, l’acheteur, celui qui met les sous ?! », insiste la présidente, Emmanuelle Bessone. « Vous pensez que si c’est ma marchandise, je suis assez bête pour l’avoir sur moi ?! C’est moi sur la moto ! », peste dans le box ce noctambule cannois de 46 ans repris après avoir purgé une peine de 16 ans d’emprisonnement pour trafic de stupéfiants. Krishna lui s’était faire prendre en Espagne en 2003 avec 1.100 kilos de cocaïne ! « Je n’ai rien fait d’illégal jusqu’en septembre. Je bascule sur 15 jours seulement et rien d’autre », jure Jourdan dans l’embarras sur un paquet de puces téléphoniques roumaines que Francis Castola lui avait ramenées de Bucarest. 

« Les bronzés du ski qui passent la frontière ! »

    Avec cet figure majeure, on bascule net dans le chaudron insulaire. « Je n’ai jamais fait partie du convoi, je n’ai jamais transporté de trucs. J’étais resté trois jours en Roumanie pour un projet de machines à sous. Comme je veux pas qu’on m’écoute, j’ai pensé qu’avec des puces roumaines, ils auraient plus de mal », explique Francis Castola, 39 ans, qui se dit étranger à tout. « On parle que de moi dans cette affaire à cause de la presse, les corbeaux du fond qui parlent que de moi ! On a jamais parlé de stupéfiants avec Eric et Krishna. Je descendais à Madrid pour chercher des investisseurs car il me fallait 500.000 euros pour démarrer au Nicaragua. »

Le même hélicoptère qui était jaune quand il avait servi pour des rotations de shit de l'ex-président de la chambre de commerce d'Ajaccio, Gilbert Casanova, condamné à 8 ans de prison.

La présidente paraît peu convaincue par cet « enfant du jeu » qui trouve toujours une bonne raison d’être au bon endroit : ici pour négocier des pierres précieuses, là des machines à sous, ici des toiles impressionnistes, là des terrains. La came ? Jamais. « Alors vos amis vous auraient fait un sale coup en vous faisant participer à un convoi de stupéfiants sans vous le dire mais c’est abominable ?! » - « Tournez pas ça comme ça ! Comme si je vous racontais des romans ! Peut-être qu’ils m’ont rien dit pour me protéger ! », se cabre celui qui s’énerve « dix fois par jour » Lui, ouvreur d’un convoi de coke ? « Je me suis perdu à un moment pour aller à la station-service, alors si c’est moi l’ouvreur, c’est les bronzés du ski qui passent la frontière ! », fait rire le prévenu.
    Son père Francis qui avait aidé Guy Orsoni à mettre pied au Nicaragua a été liquidé en 2005. Thierry son frère a été abattu en 2009. Lui, le dernier que la police positionne comme un membre de la bande du « Petit Bar » a survécu à deux tentatives d’assassinat. Le gilet-pare balle et la voiture blindée, ça va un moment. D’où la nostalgie de l’empire familiale à Managua où il voulait retourner : « De zéro, on est monté à 1.800 machines au Nicaragua en 1995 avec mon père et mon frère qui ont mis 2 millions de dollars. La licence des jeux, je l’ai pour 2.000 machines. Il me faut l’investissement et la logistique. Vous croyez pas que j’allais lâcher le morceau ! Je voulais remettre le couvert en Amérique centrale ! »
David COQUILLE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire